LISTEN UP PHILIP
Tranche de vie d'un égocentrique
Si l'on ne peut qu'être d'accord avec Alex Ross Perry quand il affirme se poser en opposition des films qui dressent de New York un portrait idyllique, d'une ville foisonnante où les problèmes sont faciles à surmonter, on ne peut pas dire que l'on vibre pour son héros, confronté à la pression de son éditeur, au stress du milieu urbain, aux admiratrices stériles et à ses propres tourments personnels, tant son personnage est antipathique.
Pourtant la bonne bouille de Jason Schwartzman et l'humour sous-jacent devraient aider à faire évoluer la perception que l'on a du personnage, des premières scènes où il est sciemment montré comme odieux, à ses déboires personnels et affectifs de la seconde partie. Mais rien n'y fait, la maladresse n'excuse rien, le talent du personnage non plus, et surtout pas l'insupportable débit de la narration en voix-off qui fait par moment avancer l'histoire.
Certes le cercle vicieux dans lequel les deux auteurs s'enferment finit par créer le malaise souhaité, mais le ton de la comédie cynique choisi par l'auteur de ce premier long métrage sied finalement moyennement à la gravité du portrait décrit ici. On sourit, on rit jaune, mais on se dit aussi que ce film indépendant ne renouvelle que peu de choses, s'enfermant dans son propre mécanisme, et sa mise en scène caméra portée.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur