SRY LANKA NATIONAL HANDBALL TEAM
Un full monty sri lankais: poillant
Le pitch de « Machan » rappelle forcément celui de « The full monty » où des chômeurs anglais montaient un spectacle de Cheapendales pour gagner un peu d'argent. Et malgré la misère, ici autrement plus accablante, l'état d'esprit est à peu près le même, montrant l'espoir immense, l'humour à toute épreuve, et les coups durs qu'on encaisse avec la plus grande dignité possible. Si la recette est donc éprouvée, le film s'engage ici dans de belles provocations vis à vis des politiques d'immigration (même des clandestins étrangers sont engagés dans l'équipe, pour dépanner un passeur qui n'arrive pas à leur trouver un bateau pour l'Italie !) et le scénario fait preuve d'un humour salvateur basé sur le contraste entre misère et positivisme des personnages.
Dans « Machan » la misère est une donnée de base. Elle est tantôt tournée en dérision, comme dans la scène où deux grand mères ne s'étonnent même pas que le propriétaire leur ait retiré le toit de la maison, appréciant l'air plus frais et la vue sur les étoiles. Elle est à d'autres moment source d'une émotion sur le fil du rasoir. Face à toutes les souffrances, le peuple sri-lankais est montré comme digne, combatif et joyeux. Un contraste avec les autres peuples, admirés de par leur pays, mais gentillement moqués de par leurs caractéristiques, lors de certains dialogues. Ainsi les préjugés ont la vie dure: les femmes italiennes battent leur maris et les français ne sont autres que des alcooliques ! Basée sur un fait divers, « Machan » est une très belle comédie sociale, qui sans se prendre au sérieux, démontre toute l'étendue des inégalités en vigueur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur