SAINT-JACQUES LA MECQUE
Parcours initiatique et drolatique
Une nouvelle fois, on retrouve Coline Serreau avec une comédie, fortement teintée de questions de société. Saint-Jacques La Mecque s'avère ainsi une formidable comédie, drôle et bien sentie, où le spectateur ne s'ennuie pas une seconde, et qui n'est pas sans rappeler son prédécesseur corse : « Les randonneurs ».
Véritable film choral, St Jacques La Mecque laisse la part belle à la gouaille de ses acteurs, et notamment d'une Muriel Robin plus désopilante que jamais, en grosse irritable et teigneuse (ah ! cette tirade sur l'enseignement public et laïc !). C'est alors avec un plaisir jubilatoire que l'on assiste aux engueulades de ces trois frères et soeurs que tout sépare, même si l'on ne peut s'empêcher de plaindre leurs compagnons de voyage.
Bien plus encore, ce voyage s'avère un véritable parcours initiatique. Pendant que les « trois frères » s'engueulent à tout va, le petit Ramzi va ainsi apprendre à lire, et le spectateur découvrir des paysages somptueux, parfaitement mis en valeur par Coline Serreau et son chef opérateur. Au fil du chemin, chacun va se découvrir et se redécouvrir, prouvant une fois encore la beauté introspective de la marche.
La réalisatrice nous livre enfin un message de tolérance formidable avec ces deux petits arabes qui pensent faire le pèlerinage à La Mecque, et vont parfaitement s'intégrer dans ce groupe de pèlerins. Les critiques contre les religions et leurs abus sont particulièrement bien senties, et amenées avec tact, pour une plus grande force.
Bref, on aime Saint-Jacques. La Mecque, parfaite comédie pour cette rentrée, un tel plaisir qu'on voudrait presque faire le pèlerinage après l'avoir vu.
Rémy MargageEnvoyer un message au rédacteur