L'HOMME DE LA RIVIERA
Pénible
Bob le flambeur (Nick Nolte) vit sur la côte d’azur, où il dilapide son argent dans de grands casinos, comme dans de minables tripaux. Il y fait la connaissance d’une jeune strip-teaseuse venue de l’est, qu’il tire de l’embarras. Elle deviendra la maîtresse de son colocataire (Saïd Taghmaoui, avec lequel il va monter un dernier casse…
Entre les clichés sur le bon voleur, emprunt d'humanisme et de bonne volonté, et ceux sur le mentor, séducteur dans toute sa décrépitude, Neil Jordan (Entretien avec un vampire, The crying Game), nous offre tout de même une vision assez inattendue de la french riviera, avec maisons délabrées, portiques sombres et drogue à gogo. Ses images sont elles aussi volontairement sales, aux coloris bariolés, sans saveur, à l'image de l'existence de junkie que mène le héros sur le retour. Et la perspective du casse va bien entendu changer cela.
La complicité entre le voleur et le flic (Tchéky Kario, impeccable) est loin d'être ambiguë comme elle pourrait l'être, tant le fonctionnaire semble compatissant et pris d'affection. Nick Nolte, malheureusement, ne subit qu'une très légère transformation en " décrochant ", et il faut avouer que l'on a du mal à comprendre ce que la jeune futur prostituée peut bien lui trouver de si irrésistible. La mise en scène, ponctuée, à presque chaque fin de scène, d'un arrêt sur image, aussi brutal qu'injustifié, puis d'un fondu au noir, finit d'ajouter à l'agacement du spectateur, qui se demande où se récit pénible et laborieux va le mener, se doutant qu'il aura droit à un retournement de situation paufiné : ce qui ne manque pas. Nous, nous aurions pu le manquer… ce film.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur