MUTUM
Beauté et pureté d’un enfant
Détesté par son père dont il est le souffre douleur, Thiago est un enfant à fleur de peau, qui tentera pourtant tout pour se faire aimer de lui. Son père, un paysan, est agacé par les manieres et l’emotivité de son fils, ses relations avec lui se limitant à le punir, le priver de nourriture, lui casser ses cages à oiseaux, le frapper… Les seules personnes qui apportent à Thiago de l’amour sont son oncle, sa mère (malgré les représailles de son mari) et son petit frère qu’il protège de toutes ses forces.
C’est d’ailleurs sur cette relation fraternelle et fusionnelle que s’attarde Sandra Kogut. En effet, ces 2 frères à la ville comme à l’écran, entretiennent une complicité rare et émouvante tellement elle est sincère. à travers leurs yeux verts d’outremer, des yeux toujours grands ouverts comme pour mieux capter tous les couleurs et sensations que leurs procurent leurs environnement, tous 2 nous offrent une vision de leur monde.
A l'aide de sa caméra, la réalisatrice porte un regard de mère sur ces enfants, filmant avec une grande sensibilité et aussi une grande pudeur les émotions de chacun. Ainsi elle accentue chaque sentiment par des plans serrés sur les visages, voire parfois sur des détails de ceux-ci, comme si elle voulait que l’on sente l’odeur des larmes, du soleil qui leur brule la peau, de leur colère.
Le fait que ces enfants ne soient pas des acteurs professionnels est également un atout important grâce auquel la réalisatrice a su tirer une authenticité et une beauté incroyable. Aucun rire, aucune larme ne sont forcés. C’est de cette simplicité que ressort toute la beauté des émotions de ses enfants.
Mutum est un portrait simple et authentique de la vie des campagnes brésiliennes, vu par les yeux d’enfants, vision la plus pure que l’on puisse avoir de ce monde à la beauté brute.
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur