AVIDA
Si vous avez compris ce film, ne prenez pas la route
Alors que sa télécommande universelle est tombée en panne, un homme se retrouve coincé chez lui, agonisant dans la fumée d’un incendie. Son dresseur de chiens en profite pour s’échapper…
Un titre étonnant, mais finalement pas tant que cela lorsque l’on connaît les joyeux lurons du Groland, et surtout qui défini parfaitement ce film expérimental. Globalement, difficile de comprendre le film dans son ensemble, ou de trouver une cohérence globale à l’histoire.
Cependant, au final, Delépine et Kervern parviennent à livrer un film complet, une sorte de conte surréaliste et déjanté, novateur et surprenant. Les deux réalisateurs font le choix du noir et blanc, et d’un film qui, s’il n’est pas complètement muet, limite les dialogues à leur plus simple expression, renforçant ainsi encore le sentiment d’incompréhension et de surréalisme qui peut se dégager du film.
On découvre alors une succession de saynètes, mettant en scène des personnages plus attachants mais névrosés les uns que les autres, dans des situations toujours à la limite entre cocasses, drôles et complètement horribles. Pour ajouter encore de l’effet à cet ensemble détonnant, les deux réalisateurs se sont entourés d’acteurs peu connus aux « gueules » inoubliables, et de quelques guest-star à contre emploi (Carrière, Chabrol, Dupontel…).
Une impression de film de bande se dégage donc d’Avida, qui n’est pas sans rappeler les films d’Albert Dupontel ou encore Edouard Baer, autres anciens de l’« esprit Canal ». Avida restant bien sur beaucoup plus noir et déroutant que les œuvres citées précédemment.
Avida s’avère donc un film expérimental à plus d’un titre : on voit parfaitement que les réalisateurs ont souhaité expérimenter de nouvelles formes de narration et de mise en scène ; et le spectateur va, lui, vivre une expérience forte, à la fois déroutante, passionnante, mais aussi parfois un peu fatiguante…
Rémy MargageEnvoyer un message au rédacteur