LE CLUB DES EMPEREURS
Une leçon de morale appuyée, bien loin du fabuleux cercle des poètes
A la vision de l'affiche de ce petit film, formaté pour une course aux oscars, dans laquelle il ne figura jamais, on pourrait se croire de retour au début de l'année 1990. De jeunes élèves en costume de rigueur, entourent un professeur souriant, sous un titre évocateur d'une mystérieuse confrérie : le club des empereurs. Cependant, ici, point de cercle et de poètes.
La confrérie tant attendue n'existe d'ailleurs pas réellement, tout au moins, elle n'a rien de palpable. Les empereurs sont les gagnants d'une sorte de quiz annuel sur César et ses légions romaines, autour duquel tourne le principal de l'intrigue. Le retour sur ce jeu dans une deuxième partie de film, actuelle, plus amère, est d'ailleurs des plus ennuyeux.
La réflexion sur l'affirmation de l'individu, et l'impact de la société sur l'image de soi, est ici remplacée par une histoire assez banale d'ambition et de bêtise affichée, ayant le mérite de montrer l'impact d'une société individualiste où les valeurs basculent peu à peu du fair-play au chacun pour soi. La morale est d'ailleurs des plus violente, submergeant le spectateur de mépris et de rancœur.
Une démonstration d'un échec non pas scolaire, mais moral, qui aurait pu se passer des artifices d'un scénario trop facile et lisse dans sa première moitié. Mieux vaut donc se re-visionner le chef d'œuvre de Peter Weir : " Le cercle des poètes disparus ".
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur