3 MARIAGES DE TROP
Comédie espagnole réjouissante
Ruth, chercheuse en biologie marine abonnée aux déconvenues avec les hommes, se retrouve invitée successivement aux mariages de trois de ses ex. Bonne poire, elle décide de s’y rendre, et dès le premier, fait la rencontre d’un beau chirurgien esthétique, Tomas, avec lequel le courant passe. Elle le recroisera bientôt au second mariage…
Découvert en clôture des Venice Days (Journées des auteurs) du Festival de Venise 2013, "3 bodas de más" est une comédie au charme indéniable, tout droit venue d'Espagne. Débutant avec l'excès qui caractérise les productions nationales, le film ouvre sur un portrait un peu lourd d'une éternelle célibataire (Inma Cuesta, vue dans "La voz dormida"), mal fagotée car chercheuse, et désespérée « comme les femelles langoustes ». Certes la comparaison n'est pas flatteuse, mais la jeune femme, pourtant gâtée par la nature, ne s'arrange pas. Puis étonnamment le film décolle avec le premier mariage, moins à cause des gags en jeux, mais grâce à la rencontre entre l'héroïne et son prince maladroit, interprété par le très en vogue Quim Gutierez ("Inside", "Azul", "Les Derniers jours").
Elle est habillée en rose, accompagnée à défaut par son stagiaire un peu collant. Lui est vêtu de gris, et a un doigt énorme, qui lui a été recousu, et est fasciné par les implants capillaires de Nicolas Cage. Ils sont faits pour se rencontrer. Et pour se revoir à chaque mariage. Le principe narratif, basé sur la répétition de la rencontre et sur l'impossibilité de l'amour, est plutôt efficace. Le scénario, qui révèle peu à peu des bribes sur la vie de chacun, réserve son lot de surprises et des personnages barrés (la mère, jouée par Rossy De Palma, entraîneuse qui embauche des gigolos, le second mariage et le maire qui profite de sa médiatisation pour faire de la pub pour un projet...).
Comédie enlevée et légèrement désabusée traitant de l'absence de chance en amour et du manque de confiance en soi, "3 bodas de más" fonctionne grâce à un mélange de comique de situation, de dialogues savoureusement ironiques (la scène de rupture du début et son dérapage sur les tendances SM du fiancé...), et de gags bien sentis. Servi par un casting pétillant constitué de la jeune génération hispanique, il dispose de quelques personnages truculents (le surfeur lourdingue incarné par Paco León, comique connu dans la Péninsule Ibérique pour ses sketchs télévisuels...) qui font le sel de cette production sans prétention qui ne manquera pas de vous mettre le sourire aux lèvres.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur