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LÀ-HAUT, UN ROI AU-DESSUS DES NUAGES

Au cœur de ses souvenirs

Le cinéaste Pierre Lanvern repart en Thailande pour tourner son dernier film. Mais au cours du tournage, il disparaît laissant toute son équipe derrière lui. A paris, une jeune journaliste s’intéresse à cette disparition et remue ciel et terre pour savoir ce qu’il lui est arrivé. Au cours de son enquête, elle va rencontrer diverses personnes qui vont l’amener à la vérité, sous forme de souvenirs…

Pierre Schoendoerffer replonge dans les méandres de la guerre d'Indochine, 10 ans après son Dien Bien Phu. Cette fois-ci, le film ne relate pas directement un des événements de cette guerre, mais se fixe sur les relations entre divers personnages, sans pour autant lâcher les thèmes qui lui sont cher comme l'honneur, la loyauté et le courage. Si le réalisateur abandonne la virulence de son propos, il ne supprime pas cet engagement pour un pays, pour une époque révolue, ce qui est tout à son honneur quelque en soit la pensée de chacun.

Car il nous prend aux tripes grâce à des images d'archives, astucieusement puisées dans ses précédents films. Ses acteurs ayant vieilli en même temps, ceci au-delà du procédé, impose le film comme l'aboutissement d'un cycle. Car tous ont peu ou proue participé à cette narration de la guerre d'Indochine, à commencer par Bruno Cremer et Jacques Perrin. D'ailleurs l'alternance de souvenirs et de scènes récentes, si elle peut perturber le spectateur au début, elle l'oblige par la suite à s'imaginer le calvaire de ces hommes ; ce qu'ils ont vécu, et ce qu'ils ont du faire parfois pour survivre.

Sans aucune démonstration excessive, il parvient à graver le propos de manière grave et dure. L'impression que laisse le film est cette absolue inutilité de cet anonymat au nom d'un idéal, qui emporte les hommes bien au-delà de leurs idéaux et de leur cœur. Même si se stigmatise autour du personnage principal, pourtant absent, comme une aura d'une autre époque, d'une fidélité à ses anciens compagnons de guerre, comme un lien de sang qui avait unis ces hommes dans la terreur et la douleur.

Malgré tout cela, le film comporte quelques petits défauts, comme le fait de voir tous ces anachronismes qui se multiplient au cours de scènes, notamment celle où cette femme journaliste qui parvient sans trop de difficulté à accéder aux plus grands dirigeants de services secrets, sur simple rendez-vous. Mais ce film garde malgré tout un esprit, véhiculé par son réalisateur, certes tout acquis à sa cause, mais qui transmet avec sincérité et un peu d'amertume une page de sa vie.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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