LAYER CAKE
Une métaphore de la société, so british…
Pour le premier film de Matthew Vaughn (producteur, entre autres d’Arnaques, crimes et botaniques et de Snatch, et accessoirement bras droit du réalisateur Guy Ritchie - ce qui n’est pas forcément une référence…-), il fallait donc s’attendre à un film de gangsters, totalement british.
Et Layer Cake est une véritable bonne surprise, un bel ovni. La scène d’ouverture donne immédiatement le ton : une voix grave, des rues anglaises, une musique envoûtante, et nous voilà embarqués dans une histoire (très) compliquée. C’est d’ailleurs le seul problème dans ce film : l’histoire. Xxxx, le héros chic, à la fois homme d’affaires payant honnêtement ses impôts et trafiquant de drogue de grande envergure, est embarqué dans de multiples embrouilles où se mêlent un (trop) grand nombre de personnages.
S’il n’est pas toujours évident de s’y retrouver, l’histoire renvoie clairement à son titre. Layer Cake est en effet le nom d’un gâteau à plusieurs couches, métaphore des différentes strates de la société (britannique ici) : La vie débute au pied du gâteau, et petit à petit, après avoir traversé maintes épreuves, vous montez les étages et arrivez au sommet, où « vous vivez dans un nuage de crème au-dessus des autres ».
Daniel Craig (The Mother), qui joue le héros innomé, est pour beaucoup dans la réussite du film. Absolument magnifique, il donne à ce personnage à la fois impassible et fin calculateur, toute la classe et la subtilité nécessaires. Et même si l’histoire est plutôt classique et par moment « déjà vue » (le trafiquant en haut de l’échelle, les petits dealers en bas), le réalisateur propose une certaine originalité dans la mise en scène : des plans audacieux, une BO à tomber, qui nous amènent vers de beaux moments, et accompagnent parfaitement certaines scènes mémorables, comme la rencontre entre Sienna Miller et Daniel Craig, via son regard bleu azur…
Stéphanie PalisseEnvoyer un message au rédacteur