SHEPHERDS AND BUTCHERS
Pour Steeve Coogan, en avocat manipulateur
À partir d'un fait divers macabre, Oliver Schmitz ("Hijack stories") nous propose un assez classique film de procès, avec apports de preuves, force témoignages, plaidoiries enflammées et reconstitutions. D'aspect très linéaire, le film s'avère sans grande saveur, même s'il porte les germes d'un grand drame et qu'il sert une cause juste. L'utilisation des flash-backs, visant à raconter les conditions de travail de l'accusé ainsi que les bribes de souvenirs qui lui reviennent peu à peu, est des plus convenues (gros grain, utilisation du flou...)
De plus, on avouera qu'à force de démonstration (la double reconstitution demandée par l'avocat...) le spectateur aura l'impression qu'on lui mâche un peu tout le travail. D'autant que le metteur en scène joue à l'excès sur le parallèle entre certains éléments, comme le bruit de la trappe et celui notamment par exemple d'une porte. Reste que le film questionne la pression exercée sur un individu dans un milieu d'hommes, le stress quotidien et la capacité à supporter l'horreur, sur la longueur. Il soutient au final une thèse simple, résumée dans une phrase de l'avocat lui-même : « on ne peut pas demander à un homme d'être berger et boucher à la fois ».
L'atout principal du film restera donc l'acteur Steeve Coogan, qui s'en sort plutôt bien dans le rôle d'un avocat désarmé et manipulateur, connu pour être un opposant à la peine de mort. Employant des méthodes peu rationnelles pour arriver à ses fins, il crée un peu de surprise au cœur de ce film étendard sans grande ampleur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur