16 ANS OU PRESQUE
Sacré numéro
Avec un scénario aussi casse-gueule, qui ne présage rien d’autre qu’une comédie familiale bien niaiseuse formatée pour les fêtes de Noël, le premier film du fils de Jacques Séguéla semble relever un pari risqué : celui de ne prendre justement aucun risque, s’assurant d’un succès minimal conjoncturel qui n’a rien de glorieux. Le choix du boy next door du moment pour le rôle titre, Laurent Lafitte, et celui d’un jeune acteur inconnu aux faux airs de Vincent Lacoste (époque "Les Beaux Gosses") pour jouer son jeune frère, conforte d’ailleurs cette idée.
Or après un premier quart d’heure relativement pénible, plombé par les clichés du récit et la grosseur du trait du personnage joué par Lafitte, le film décolle miraculeusement sous l’impulsion dudit Lafitte. À mesure qu’il prend possession de son personnage d’adolescent (car oui, comme le montre grassement la bande annonce, le retour à l’adolescence n’est pas que cutané), un heureux virage s’opère, montrant l’acteur se défaire d’un récit trop bon enfant pour lui par la simple dextérité de son jeu. Il fait en effet preuve d’une fantaisie réjouissante, révélant une virtuosité comique que l’on soupçonnait mais qu’il nous tardait d’apprécier.
"16 ans ou presque" constitue donc une bonne surprise, la démonstration que l’énergie et l’enthousiasme d’un casting peut suffire, parfois, à faire des étincelles. Lafitte y est souvent hilarant, au point de rendre certaines scènes instantanément cultes (notamment la fête en Normandie, qu’il anime chaudement, ou sa séance shopping avec son frère). Un film à voir pour un moment de détente et une bonne tranche de rire.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur