LE TANGO DES RASHEVSKI
Un film choral aux allures de catalogues
Le film de Sam Grarbarski, s'il s'intéresse aux rapports de chacun des membres d'une famille juive, avec sa religion, se penche avec attention sur la position de la tradition, dans le quotidien de chacun. Le décès de la grand mère est un prétexte pour déclencher désarroi et en revenir au questionnement de ce qui l'homme juif ou la femme juive. Tordant le cou au passage de quelques préjugés sur les pratiques de cette religion, sa série de portrait vire malheureusement rapidement au pur catalogue, où chacun y va de son problème particulier, le cahier des charges étant cependant très varié en étude de cas.
De la jeune fille qui cherche à se convertir, car elle n'est pas complètement juive, au benjamin qui vit une histoire d'amour avec une arabe, tout y passe. Et si les scènes où les deux frères (Jonasz et Mesquich) se raconte, par téléphone interposé, autour d'une partie d'échec, sont assez touchantes, ce sont surtout les dérives et les frustrations des pièces rapportées qui font mouche. De la magnifique Ludmila Michaël, toujours à vouloir bien faire, au curieux et iconoclaste Hyppolite Girardot, qui trouve un peu de lui même dans cette religion à la mode. Notons enfin la prestation toujours remarquable du seul qui ne sait trop comment se positionner au sein de cocon familial, Johnathan Zaccaï (Ma vraie vie à Rouen), troublant de sincérité, qui redore le blason d'un film ballotté entre des positions très libérale et une fin presque douteuse, si l'on ne connaissait pas les intentions de son metteur en scène.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur