Festival Que du feu 2024 encart

LES SAISONS

Un très grand spectacle visuel gâché par la tentative de docu-fiction

Ce documentaire retrace la longue histoire commune entre les hommes et les animaux, de la cohabitation jusqu’à l’assouvissement…

Après nous avoir invité dans les airs avec "Le Peuple migrateur" et sous les eaux avec "Océans", Jacques Perrin et Jacques Cluzaud reviennent avec l’ambition de nous conter douze mille ans de vie sauvage. Mais l’histoire débute il y a bien plus longtemps lorsque la Terre n’était alors qu’une planète de glace. Subitement, cet épais manteau blanc va laisser place à une couche de verdure, faisant apparaître les premières forêts, modifiant à jamais l’écosystème et créant les saisons.

"Les Saisons" est avant tout une déclaration d’amour à la nature, un hymne fastueux et féérique à ces êtres qui nous entourent. Et comme à leur habitude, les deux cinéastes nous offrent un voyage inédit et sensible, au plus près des animaux. Visuellement époustouflant, le film capture les ébats et les combats entres les bêtes au plus près de leur plumage et pelage. À titre d’exemple, la lutte entre les deux équidés ou le duel entre les scarabées sont saisissants tant la caméra s’efface derrière ce spectacle sensationnel.

Malheureusement, si la promesse des images exceptionnelles est tenue, le métrage souffre de lacunes scénaristiques considérables, en particulier lorsqu’il cherche à s’inscrire dans la fiction. Car si les deux réalisateurs ont un talent indéniable lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux animaux, ils ont beaucoup plus de mal à filmer les hommes. Lorsque l’on ajoute à cela des voix-off faussement didactiques et clairement aberrantes, le documentaire tourne presque au téléfilm animalier d’une chaîne obscure du câble. Un délice pour les yeux, beaucoup moins pour les oreilles…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire