UNITED STATES OF LOVE
Rudes portraits de femmes polonaises
Proposant quatre portraits croisés de femmes polonaises, "United states of love" apparaît vite comme un film désenchanté, entre couleurs ternies de l'image et ton amer du propos. Récompensé du prix du meilleur scénario au Festival de Berlin 2016, il interroge la persistance du désir, la solitude, l'existence de l'amour, le tout du point de vue féminin. Proposant plusieurs boucles temporelles, revenant à chaque fois à une scène d'enterrement, ce récit raconte la morosité du quotidien, l'illusion d'une liberté d'assouvissement des désirs, le tout dans une époque où les espoirs semblent déjà devoir faire face à la déception.
Pour cette oeuvre âpre, le scénario, dans lequel chacun se débrouille avec ses petits trafics (pour l'une, de cassettes vidéos pour adultes) ou ses petits arrangements avec la morale (pour l'autre, un coup tiré vite fait avec un élève dans les toilettes), fait la part belle à la notion de frustration. Le metteur en scène, Tomasz Wasilewski, n'hésite pas à utiliser le nu et la sexualité comme un symbole des envies reniées ou renaissantes de ces femmes, ou de leur beauté flétrie voire parfois souillée. Un film difficile, par moments dérangeant, qui aborde la notion de liberté tout comme celle de solitude de diverses manières, toutes aussi abruptes les unes que les autres.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur