A HOLOGRAM FOR THE KING
Le fait du prince
Alan Clay est un homme d’affaire redoutable, envoyé en Arabie Saoudite pour vendre au roi un système de vidéo-conférence holographique. Mais une fois arrivé sur place, il découvre que son équipe est installée sous une tente, sans même Internet, et qu’il pourrait bien attendre longtemps son rendez-vous…
Tom Tykwer est de ces réalisateurs irréguliers qui sont capables de vous livrer des thrillers palpitants et intimes (« Cours Lola cours », « Heaven ») ou de rendre ennuyeuse l'adaptation d'un best-seller international (« Le Parfum »). Sachant que « A Hologram for the King » est adapté du roman de Dave Eggers paru en 2014 « Un hologramme pour le roi », il n'est pas difficile de deviner à quelle catégorie appartient son dernier film. Car, en-dehors du côté dépaysant des lieux, entre ville grouillante et désert aux constructions ponctuelles, cette histoire d'attente et de capacité à évoluer d'un point de vue personnel, provoque une indéniable léthargie.
Pourtant il y avait ici matière à une étude assez fine des différences culturelles comme des tactiques pour tester patience et comportement. Si les rêves de grandeur et de réalisations titanesques sont à peine esquissés, on n'aura aussi qu'un aperçu schématique du fonctionnement hiérarchique de la société, et du mépris pour les castes inférieures. Au lieu d'un film réellement politique, on a finalement droit à une comédie facile aux quelques élans romantiques sur la fin. Et même si le personnage du chauffeur couleur locale est plutôt sympathique, sa rencontre avec le cynique et calculateur homme d'affaires qu'est censé incarner Tom Hanks, n'est pas à la hauteur des enjeux intimes ou mondiaux qui se jouent derrière.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur