Festival Que du feu 2024 encart

THE CHILD'S EYE

Un film de Danny Pang, Oxide Pang

La peur... du vide

Trois jeunes couples fuient leur hôtel à cause d'émeutes en cours. Trouvant l'aéroport fermés, ils sont obligés de se rabattre sur un hôtel miteux. Dans cet hôtel, alors qu'ils sont à l'accueil, trois enfants les observent du haut des escaliers. Et d'étranges phénomènes commencent à se produire...

Les films des frères Pang ne sont souvent pas des plus efficaces, mais ils rencontrent en général un certain succès, que ce soit pour le retournement de situation final qu'ils réservent ("The eye") ou pour leurs qualités esthétiques dans la peinture de mondes abstraits ou fantastiques ("Re-cycle"). "The child's eye », ne fait malheureusement partie d'aucune des deux catégories, laissant augurer du pire dès les premières minutes, y compris du coté « argument 3D ». Outre quelques plans au travers d'une grille de barres verticales, l'exploitation de la 3D n'est pas d'une originalité folle. Quant au scénario, il est aussi compliqué qu'incompréhensible, cumulant tous les effets les plus clichés du film d'horreur asiatique de ces dix dernières années: fantôme féminin aux cheveux noirs, crissements ou cliquetis sensés être inquiétants, enfants séquestrés, expériences étranges, infirmes angoissants...

Mais ce qui est le plus inquiétant, c'est sûrement l'absence de cohérence de la mise en scène et le désintérêt pour une interprétation crédible. L'héroïne principale, ainsi que ses 5 autres jeunes compères, jouent foncièrement comme des pieds, ceci jusque dans les scènes de « tension », comme celle où un enfant à tête de chien, forcément aveugle, tente de les localiser dans le noir. Difficile alors de croire que les enfants et le chien présentés comme source d'angoisse pour ces personnages puisse avoir réellement quelque chose d'inquiétant. Il faut donc l'avouer, tous les effets sont voués à l'échec les uns après les autres. Et ce n'est pas la double fin, préparant une possible suite, mais à laquelle on ne comprend strictement rien, qui sauvera le film du désastre. Le spectateur est donc perdu, et au final il pourrait presque s'en foutre si l'effroi était au moins au rendez-vous.

Mais, comble du ratage, la musique est utilisé totalement à contre emploi. Tantôt elle accentue artificiellement des moments où il ne se passe rien, tantôt elle en souligne inutilement d'autres. Quand globalement cette « musique » ne ressemble pas simplement à celle d'un film d'action, apparaissant ainsi comme totalement déconnectée. Quant aux effets sonores ils plongent d'emblée dans le risible, sans parler de chaque jappement du chien qui est accompagné d'un coup de tambour. Ridicule ! N'en jetez plus...

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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