WU JI
Une belle histoire gâchée par des effets spéciaux d'une pauvreté affligeante
Sur un champ de bataille la petite Quincheng signe un pacte avec une déesse. Elle sera riche et convoitée, mais elle ne connaîtra jamais l’amour véritable. Devenue princesse, elle est délivrée des mains du roi, par un esclave déguisé avec l’armure de son maître…
Ce conte venu de Chine, à l'image de Tigre et Dragon, Hero ou le Secret des poignards volants, n'arrive malheureusement pas à la cheville de ses prédécesseurs. Non pas que le contenu du récit ne soit pas intéressant, voire émouvant, mais que la surenchère en matière de couleurs, amples costumes et action, demande des moyens qui n'existent visiblement pas ici. En effet, dans une première partie, Chen Kaige, pourtant habitué à des productions plus intimistes (Adieu ma concubine) veut nous en mettre plein la vue avec des scènes d'actions, et rate complètement son coup, du fait d'effets spéciaux pathétiques et de manque flagrant de figurants.
Après les scènes sur l'eau avec la petite fille, dignes des balbutiements du film en 3D, comme Final Fantasy, on a droit à un troupeau de bêtes à cornes, à peine esquissé, qui poursuit l'esclave Kunlun et son maître sur le dos, lamentablement incrustés sur fond d'image de synthèse archaïque sensées représenter des rochers. Et quand les plans prennent de l'ampleur, on grince des dents à la vision des ridicules figurines à peines mouvantes se bagarrant sur le champ de bataille, et surtout de la définition, à peine digne d'un élève débutant en architecture, des bâtiments et des enceintes du palais du Roi (sorte de cité interdite arrondie).
Heureusement vient une deuxième partie plus humble, avec quelques belles idées, comme la cage dorée détenant la belle princesse. Mais lors des combats rapprochés, les effets sonores sont à la limite du supportable, tant ils sont exagérés, penchant vers le cartoon, ce qui n'est pas vraiment le propos ici. On retiendra donc quelques belles scènes d'amour, et un récit troublant sur la fin. Dommage que le reste du film ne soit pas à la hauteur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur