DICTADO
Le cinéma d'horreur espagnol sort ses gros sabots
Face aux premières minutes de cette œuvre, on se dit qu'il est sans doute difficile de débuter un film avec de plus gros sabots. Le couple phare étant affublé de difficultés pour avoir un enfant, on se doute vite que l'idée de faire entrer la fillette dans leur maison est certainement mauvaise et que les choses risquent vite de mal tourner. C'est donc sans surprise que les bizarreries commencent dès que le petit bout de chou se trouve à proximité du père, le scénario jouant d'emblée une trop évidente dissension entre femme et mari, amenée forcément à empirer.
Nous revoici donc face à une production espagnole horrifique. Il faut dire que le genre a tendance à proliférer depuis quelques années dans la péninsule ibérique, l'arrivée de la crise ayant encore amplifié le mouvement. Creusant une fois de plus le sillon de l'intrus dans la maison, personnifié ici par une petite fille, « Dictado » s'enlise dans un schéma opposant airs innocents et mauvaises intentions.
Non la petite ne s'appelle pas « Esther », mais Julia, ou Clara, au choix. Après une introduction plutôt inquiétante, le scénario se réduit malheureusement rapidement à trois pauvres idées sensées générer l'angoisse : la gamine, quand on l'appelle, répond au nom de Clara - une amie d'enfance du père -, elle porte le même ruban rouge que celle-ci, et elle connaît une comptine (du nom de « Dictado ») que la petite chantait à l'époque. Pas de quoi en faire des cauchemars.
Et le temps semble s'étirer en longueur, malgré quelques moments efficaces comme la visite des parents dans la chambre ou la scène de la baignoire, celle-ci se remplissant... de terre (un élément récurrent du récit). Du coup, la vraie bonne idée du film, avec l'apparition d'un nouveau personnage, survient sur le tard, et le mal est donc déjà fait. Et ce n'est pas le final, téléphoné, et sans réelle logique psychologique, qui rachètera l'ensemble. Dommage.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur