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L'ÉLÈVE DUCOBU

Histoire d'un cancre professionnel

Après que son fils se soit fait renvoyer de l’école pour la énième fois, Monsieur Ducobu se voit contraint de déménager pour pouvoir l’inscrire dans un nouvel établissement. Le fils va alors faire la connaissance du terrible professeur Latouche et de la meilleure élève de la classe, Léonie Gratin, qui n’est autre que sa nouvelle voisine d’en face…

Adaptation des bandes dessinées belges de Zidrou et Godi, créées en 1992, « L'élève Ducobu » a été un vrai succès au cinéma avec 1,5 million d'entrées visant surtout les 7-12 ans grâce à des scénaristes plutôt inspirés et un Elie Semoun carrément survolté. Malgré ses aspects caricaturaux affirmés devant beaucoup à la bande dessinée (comme les couleurs vives des costumes et du décor), « L'élève Ducobu » a cependant pu séduire toute la famille. En effet, les adultes seront amusés par l'histoire des tentatives de Latouche pour séduire la prof de musique, Mademoiselle Rateau (personnage au strabisme ravageur, inventé par les scénaristes...), aidé par son guide des relations amoureuses « pour les nuls ». Ils auront par contre du mal à se passionner par les 400 coups du gamin au pull rayé jaune et noir (qu'un flic compare à « Maya l'abeille » !).

La construction du film est simple. Après la présentation du cancre professionnel que constitue Ducobu, la menace de mise en pension que profère son père fait basculer le récit dans une série de tricheries éhontées, l'élève étant aidé par les gadgets d'un magasin spécialisé, avant que la découverte de la supercherie le fasse évoluer vers une dernière partie un peu moins systématique. Plus que le personnage principal (interprété par Vincent Claude, vu en Alceste dans « Le Petit Nicolas »), un rien trop méprisant et sûr de lui, ce sont finalement les personnages secondaires qui provoquent intérêt et rires.

De l'élève psychorigide Léonie Gratin, aussi passionnée par ses devoirs que par la perspective d'un grand amour avec son voisin, à la camarade de classe qui ne sait dire que les trois derniers mots à la mode (« C'est clair ! »), en passant par la mère du professeur Latouche – fortement grimée et influente, présentée dans la pénombre à la manière du personnage de « Psychose » –, tous ont droit à leur grand moment. Mais celui qui tient le film à bout de bras, c'est certainement Elie Semoun. Composant un professeur névrosé, bourré de petits tics, qui verbalise ses émotions à la fin de chaque phrase (« émotion », « consternation »...), pique des colères subites et s'avère aussi crédule que retord. Semoun livre un grand numéro de comique, qui fonctionne à merveille, en véritable show-man qu'il est. La suite est déjà programmée, de quoi faire valser une nouvelle fois les prédictions du box-office.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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