JACK ET JULIE
Chamailleries de gamins de 40 ans
Sur le fond, montrer les rivalités entre jumeaux peut être une bonne idée, et surtout peut donner lieu à des situations comiques, particulièrement en cas de déséquilibre entre les deux, comme dans « Jumeaux » avec Dany DeVito et Arnold Schwarzenegger.
Ici, dans « Jack et Julie » les deux jumeaux sont joués par la même personne : Adam Sandler… et à cause de cet élément, plus que perturbant pour le spectateur, plus rien ne semble tenir la route. Car dire que son jeu d’acteur dans la peau d’une femme manque de finesse serait un euphémisme. Il n’a ni la classe d’un RuPaul ni la délicatesse de Divine (héroïne de John Waters), mais ressemble plutôt à un travelo de seconde zone, habillé chez Tati et à la démarche pachydermique !
On sent arriver très rapidement la morale puritaine américaine : acceptation des différences, tolérance, amour de la famille, etc. Sortez les violons… Mais cela aurait peut-être fonctionné si au milieu de ce pseudo mélodrame familial n’avait pas été collée une histoire d’amour ridicule entre Julie (qui fait un peu penser à « Chouchou », en beaucoup moins subtile) et… Al Pacino !
Face à cette accumulation de scènes et situations affligeantes, il ne reste malheureusement rien à sauver dans ce film. Même la pauvre Katie Holmes (Madame Tom Cruise) qui joue la femme d’Adam Sandler, ne peut rien faire. Le grand retour du Zohan (référence au film « Rien que pour vos cheveux », du même réalisateur et dont Sandler était aussi scénariste) n’a pas encore eu lieu.
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur