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SEARCHING - PORTÉE DISPARUE

Un film de Aneesh Chaganty

Un concept ambitieux gâché par des invraisemblances scénaristiques trop nombreuses

Suite à la disparition de sa fille et face à des services de police qu’il estime inefficaces, David Kim va se lancer lui-même à la recherche de son enfant. Car plus que personne, il sait pertinemment que le temps joue en sa défaveur…

Produit par le réalisateur russe Timur Bekmambetov ("Wanted : Choisis ton destin", "Ben-Hur") et par Sev Ohanian (producteur notamment de "Fruitvale Station" et ici également scénariste), "Searching" bénéficiait d’une excellente réputation suite à son Prix du Public reçu à Sundance. Il faut dire que pour une première réalisation, le film pouvait s’appuyer sur un postulat particulièrement attractif : raconter son histoire uniquement à travers des écrans. Les personnages n’apparaissent ainsi qu’au moyen de webcams, téléphones et autres tablettes. Si la promesse de ce « hype concept » est bien tenue, fallait-il encore réussir à la maintenir durant plus de quatre-vingt-dix minutes. Et malheureusement, avec ses rebondissements grandiloquents et son dénouement à la limite du grotesque, le métrage ne parvient pas à résister à l’épreuve de la durée.

Pourtant, ce thriller 3.0 démarre sous les meilleurs auspices. On découvre David Kim, un père aimant encore meurtri par le décès de son épouse et souvent accaparé par son boulot. Particulièrement dévoué, il essaye d’être au maximum présent pour sa fille dont l’adolescence a tendance à l’isoler du reste du monde. Un jour, celle-ci cesse d’ailleurs de répondre à ses messages. Si dans un premier temps, il ne s’inquiète pas trop de ne pas la voir rentrer à la maison, il se rend compte très vite que son enfant a disparu. Débute alors une enquête pour essayer de retrouver la jeune Margot. Tendu et énergique, ce drame séduit par son rythme effréné et par l’excellente interprétation du trop rare John Cho. Mais comme si la promesse vaine de maintenir un suspense haletant et une trame narrative cohérente (malgré des interactions entre les protagonistes exclusivement virtuelles) n’était pas suffisante, le réalisateur tombe dans une surenchère ubuesque de twists, annihilant la puissance de son intrigue. L’innovation technique se transforme alors en un vulgaire mirage qui saurait nous faire oublier l’absurdité du scénario.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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