LA VENGEANCE DE MONTE CRISTO
Une lourdeur de mise en scène allégée par une histoire éternelle
La perspective d'une nouvelle adaptation du Comte de Monte Cristo, par le réalisateur de Waterworld ou robin des bois, prince des voleurs, pouvait nous faire craindre le pire. Il n'en est (presque) rien.
Reynolds nous donne à voir, fastes et splendeurs de ce Comte inventé. Il soigne la qualité de la photo mais délaisse quelque peu ses prouesses récurrentes en matière de mouvement de caméras (Rapa Nui, Waterworld) pour lesquelles on appréciait son cinéma. Seule la scène de duel entre les deux anciens amis, filmée au raz du blé, nous rappelle à quel point ce réalisateur a pu être un formidable faiseur d'images, et conteur de mouvement.
Malheureusement, ce n'est pas l'interprétation qui donnera un sursaut de brio à cette aventure à la fois passionnante et éventée. Si Caviezel déploie son charme au début et à la fin du film, sa composition de prisonnier rappelle un peu trop un certain … Birdy, teinté de Robinson Crusoë. Enfin, Guy Pearce surjoue dans la méchanceté, affichant une amertume permanente, plutôt malvenue, caricaturant ainsi son personnage en méchant des moins ambiguës. Ajoutez à cela un parti-pris scénaristique appuyant fortement les scènes d'amitié virile (entre Monte Cristo et son serviteur notamment), et vous mesurerez la lourdeur d'un film un minimum divertissant.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur