NOUS ETIONS LIBRES
Une fresque historique sans souffle
Sorti il y a près d’un an aux Etats Unis, « Nous étions libres » arrive sur une trentaine d’écrans en France, en cette fin d’année 2004. Portée par une distribution reluisante, cette fresque qui retrace les destins de deux êtres, amis – amants, laissera cependant sur sa faim le moins exigeant des spectateurs. Car rapidement, l’impression d’un matériaux foisonnant, comme dans l’adaptation d’un roman fleuve, donne naissance à la frustration, le réalisateur ne se laissant ni le temps d’installer une tension ou une émotion, ni la possibilité de traiter une question ou un comportement dans le détail.
Car les personnages, au premier abord insipides et volages, prennent peu à peu de la bouteille, et finissent par devenir potentiellement intéressants. Mais le potentiel est vite relégué de côté, laissant (trop de) place à la grande histoire, celle d’une guerre qui vient renforcer le trouble dans des relations déjà compliquées. Du coup, le sentiment d’exagération domine, et entraîne le film dans une surenchère mélodramatique, qui agace plus qu’elle n’émeut. Dommage, car il y avait matière à un grand drame. D’autant que Charlize Theron s’avère de plus en plus convaincante.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur