TRIPLE ALLIANCE
À voir pour Leslie Mann
Après avoir offert un rôle loin de ses prestations habituelles à Cameron Diaz dans "Ma vie pour la tienne", le réalisateur Nick Cassavetes retrouve sa comédienne pour cette comédie girly. L’actrice y est Carly, une blonde pulpeuse qui passe son temps à prendre les hommes pour mieux les jeter. Mais l’histoire était écrite, l’arroseur est arrosée, et voila qu’elle découvre que celui pour lequel elle voulait arrêter de papillonner est marié. Contre toute attente, la maîtresse et l’épouse bafouée vont s’unir afin de se venger. Leur complot va les amener à rencontrer Amber, bombe sexuelle de 22 ans, qui rejoindra également le clan du girl power pour en faire baver au mari volage.
Casting glamour (Cameron Diaz, Kate Upton, Leslie Mann, Nicki Minaj) et gags à gogo sont les instruments choisis pour susciter les rires, la plupart des ressorts comiques reposant en grande partie sur la personne de Leslie Mann. Si Cameron Diaz est là pour sa popularité et Kate Upton pour ses formes sculpturales, l’épouse de Judd Apatow est quant à elle la caution humoristique du métrage. En roue libre, elle s’en donne à cœur joie, chacune de ses répliques prêtant à sourire. Mais à côté de ce one woman show, le reste du film fait pâle figure avec ses sketchs attendus et ses situations manquant terriblement d’originalité. Avançant en territoire connu, "Triple alliance" se contente du minimum en tentant le savant mélange entre romance et vaudeville féministe irrévérencieux, effet de mode oblige.
Si certaines répliques corrosives et cyniques nous sortent de la monotonie ambiante, la volonté des scénaristes de se cantonner à un film tout public, politiquement correct, inhibe complètement la folie qui aurait pu naître de ce trio improbable. L’alchimie est parfaite entre ces trois humiliées de l’amour, mais à chaque fois que le délire s’empare de ces êtres névrosés, le film revient immédiatement à une forme consensuelle et mielleuse. Et à ce titre, la fin est exemplaire, le réalisateur insistant lourdement pour nous montrer à quel point le mari infidèle était un escroc et une personne malintentionnée.
À trop vouloir reprendre les mêmes recettes que ses prédécesseurs, Nick Cassavetes a complètement délaissé sa mise en scène, nous livrant une œuvre impersonnelle rapidement lassante. Efficace malgré tout, ce produit hollywoodien conçu au millimètre pour faire des ravages au box-office doit beaucoup à Leslie Mann. Car sans elle, le divertissement n’aurait rien eu de bien attrayant ; sans elle, le burlesque serait resté au niveau des blagues de comptoirs ; sans elle, "Triple alliance" aurait tout simplement été raté. Avec elle, on obtient une comédie parfois cocasse à défaut d’être hilarante.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur