HAIR HIGH

Bill Plympton (The tune, Les mutants de l'espace), revient avec un film moins érotico – gore qu'à l'habitude, pour nous conter les années 50, et les années lycée, dans toute leur splendeur. Il s'amuse à aligner les clichés, du couple vedette, au bal de fin d'année, en passant par la course de voitures ou l'humiliation du souffre douleur. D'un côté il y a donc un couple modèle et ridicule. Rod, gros musclé sans cervelle, dont l'expression de la virilité passe pas son engin vrombissant et disproportionné, n'a d'yeux que pour ses possessions : voiture, qu'un scooter ne saurait effleurer, ou fiancée. Cherri, fine et belle jeune femme, toujours surmontée d'une coiffure géométrique et parfaite, ne s'exprime qu'au travers des ordres qu'elle peut donner aux autres, et à son larbin en particulier.

Enfin, de l'autre côté, Spud cumule, non pas les tares, comme dans les films pour ados (teen movies), mais simplement les gaffes, les maladresses. Forcément, il en deviendra attachant, ce que Cherri finira par remarquer, tombant amoureuse et faisant tourner le récit au carnage ! Les personnages aux visages anguleux, déformés ou burinés, rivalisent tous d'extravagance et d'ampleur dans leurs coiffures, et la notion d'échelle se distord, pour mieux signifier pouvoir ou mépris. En bref, une histoire d'amour exagérée et jubilatoire, et donc forcément drôle.