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AVATAR

Un film de James Cameron

Le retour de Cameron: "Avatar" que jamais !

Jake Sully, militaire ayant perdu l’usage de ses jambes, se rend sur la planète Pandora, car il est appelé à servir dans le programme Avatar, à la place de son frère jumeau décédé. Sa mission est d’apprendre les coutumes de la race indigène. Mais la compagnie finançant le projet avec l’aide d’une milice sur-armée veut utiliser cette expérience afin de s’enrichir avec les ressources de la planète…

"Avatar" n'est pas qu'un film, c'est aussi une expérience visuelle et sensorielle comme on n'en a pas vue depuis longtemps, comme même aucun d'entre nous n'en a encore vécue. Il serait maladroit de ne pas séparer ces deux aspects pour aborder le sujet.

L'histoire de Jake Sully, de son arrivée sur la planète Pandora n'est pas nouvelle, mais intemporelle. Cameron raconte en quelque sorte une version modernisée d'invasion, de colonisation, et des problèmes qui en découlent : c'est Pocahontas qui rencontre John Connor. Le nom de la planète n'est pas choisi au hasard, car en y débarquant, Jake va s'ouvrir à un monde inconnu qui changera irrémédiablement sa destinée. La destinée n'est jamais écrite dans le cinéma de Cameron, et ce sont nos actions qui la façonnent, comme le découvrira Jake au contacte des autochtones de Pandora. Tout comme John Smith quand il débarqua avec les Anglais sur les terres indiennes, Jake devra faire un choix qui ne changera pas seulement sa vie, mais l'Histoire.

Cameron s'approprie donc cette histoire pour en faire ressortir ses fantasmes visuels les plus profonds et les plus viscéraux. Ce n'est pas une surprise (mais une joie) de retrouver tous les thèmes qui lui sont chers. Le premier est bien entendu l'héroïne cameronienne. Si la présence de Sigourney Weaver peut renvoyer à Hellen Ripley, c'est bel et bien le personnage de Neytiri (Zoe Saldana) qui joue ici le rôle de la reine guerrière, de l'héroïne indomptable. Il est amusant de noter la présence à l'écran de Michelle Rodriguez ("Girlfight", "Fast & Furious"), tant cette actrice à toujours renvoyé à l'un des personnages phares du cinéma cameronien, le soldat Vasquez dans "Aliens", qui a depuis 1986 imposé un standard de personnage « mexicain » dans le cinéma de genre.

Le thème de la possession de corps étrangers, que ce soit par la force de l'esprit (les avatars) ou motrice (les Mechas / Robots géants) est cher à Cameron. Il en avait été l'un des novateurs (toujours dans "Aliens") et ce sujet le passionne depuis très longtemps, comme l'a prouvé son intérêt pour le manga "Evangelion" (où les pilotes « élus » contrôlent leurs robots géants par l'esprit et la force). Les responsabilités que nous devons tous prendre face à une question d'ordre morale, l'acceptation et la compréhension de l'étranger, Cameron en a toujours fait son cheval de bataille, car malgré toutes les technologies possibles et imaginables, ce sont les rapports humains pouvant nous faire évoluer (bien plus qu'un robot, qu'un bateau ou tout autre invention) qui transpirent dans Avatar.

Mais n'oublions pas pour autant la technique ! Si Cameron a attendu aussi longtemps, c'est qu'il ne voulait pas livrer un produit amoindri, un film amputé de sa grandeur. "Avatar" répond à tous les amateurs de SF qui se damneraient pour voir à l'écran des robots géants, des aliens, et autres engins futuristes évoluer par centaines dans un même plan. Le montage à l'ancienne (sans découpage survolté) permet ainsi une grande lisibilité (primordiale ici) des scènes d'action dantesques ! Ce qui n'empêche pas les acteurs de livrer une prestation plus qu'honorable (même si ce n'est pas le point culminant du film). A noter la présence d'un petit gars que l'on va revoir très souvent sur les écrans dans les prochaines années : Sam Worthington.

Le deuxième aspect très important d'"Avatar" est l'utilisation de la 3-D. Si vous avez accès à un cinéma proposant cette version, n'hésitez pas ! Le prix en vaut le spectacle ! L'image y gagne réellement en profondeur et abonde de détails, qui vont révolutionner (et je pèse mes mots) la mise en scène comme on la connaît. En 3-D, Avatar ne se regarde pas, il se vit. Les plans de vues subjectives prennent d'ailleurs tout leur sens avec cette histoire et ce procédé. Le procédé fonctionne parfaitement et nous laisse imaginer avec plaisir de quoi demain sera fait (de meilleurs lunettes, la 3-D à la maison...).

"Avatar" va tout simplement vous procurer une expérience inoubliable et ce, même si vous n'êtes pas un afficionado de Cameron ou du film de SF. Il est entré dans l'Histoire du 7ème art. Il n'y a qu'un « film » auquel on pourrait le comparer : "L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat" des frères Lumières en 1895. Car avec "Avatar", James Cameron m'a permis de voir le futur du cinéma.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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