Festival Que du feu 2024 encart

L'ABOMINABLE VERITE

Un film de Robert Luketic

Hommes femmes mode d'emploi

Abby est productrice d'un talk show matinal en perte de vitesse sur une petites chaîne locale. Son patron décide d'engager un certain Mike, animateur provocateur d'une émission dénommée « The ugly truth » où il est sensé dire la vérité sur les hommes et leur comportement amoureux. Mais Abby ayant déjà eu une altercation avec lui au téléphone, la cohabitation sur le plateau ne va pas être de tout repos...

Le générique annonce d'emblée la couleur avec une musique connue et entraînante et deux logos: une femme dont le coeur bat dans la poitrine, alors que celui de l'homme aurait tendance à battre du côté de l'entre-jambe. Il est vrai que la finesse n'est souvent pas le genre de ces messieurs et le ton provocateur et cynique de l'émission de Mike amuse d'autant plus qu'il choque la psycho-rigide, ou plutôt la « control-freak » Abby, habituée à chronométrer ses rencarts et à passer les hommes au peigne fin de sa grille d'évaluation en 10 critères.

Rapidement les échanges de vacheries fonctionnent et la comédie prend son rythme de croisière, grâce à des situations cocasses, des dialogues bien sentis, et surtout un duo d'acteurs épatant. On avait presque oublié avec « 300 » que l'épais Gerald Butler pouvait jouer les amoureux blessés. On l'avait découvert en faux papa dans « Dear Frankie », on le redécouvre ici en faux pervers au coeur gros comme ça sous sa carapace de macho blessé. Quant à Katherine Heigl, après quelques rôles mineurs (« En cloque mode d'emploi »), son rôle lui permet de jouer avec toute une palette d'émotions, brisant peu à peu une image lisse et glaciale.

« L'abominable vérité » sera sans doute la comédie de la rentrée, car elle est de ce genre de film positif, réellement drôle, dans lesquels chacun aimerait à se reconnaître dans ses défauts comme dans ses élans. Un pur plaisir de comédie, pas si bête, et surtout humaine, dans laquelle l'hypocrisie se savoure autant que le flirt involontaire, et où la tripotée de seconde rôles (ah le couple d'animateurs anciennement vedette !) n'est pas en reste. A savourer sans honte.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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