ABSOLUTELY FABULOUS, LE FILM
Un hommage désordonné à la série originelle
Décidément les adaptations de séries télé qui parlent de la mode semblent souffrir d'une malédiction lorsqu'il s'agit de leur passage sur grand écran. Comme pour "Sex and the city", il aura donc fallu des années pour voir le projet enfin aboutir, dans les mains de metteurs en scène de seconde zone après retards ou reports multiples, distribution faiblarde et passage suspicieux hors du radar des principaux festivals de la rentrée. Un indice de la faible qualité du produit final ? Certainement, bien que celui-ci ne soit pas totalement déshonorant pour la série déglinguée "Ab Fab", qui aura fait la joie des spectateurs de la BBC durant 5 saisons, entre 1992 et 2004.
Douze ans après le dernier des 39 épisodes voici donc que Jennifer Saunders et Joanna Lumley reprennent leurs rôles fétiches, la première étant toujours flanquée de sa fille rabat-joie et de son assistante, Bubble, ici idiotement affublée d'un costume aux éléments gonflables portant divers hashtags. Après un début tonitruant et pas très drôle lors d'un défilé de mode, posant l'alcoolisme et le sans-gêne des deux personnages, les ingrédients qui ont fait le succès de la série réapparaissent, de l'humour absurde (faute de champagne et si on buvait du Chanel numéro 5, c'est tellement plus abordable) à leur propension à des réflexions premier degré, jusqu'à leur authentique mais jouissive mauvaise foi.
Si le scénario est, comme pour la série, signé Jennifer Saunders, le film souffre cependant d'un excès de clin d'oeils (celui à Jean-Paul Gauthier, sur la plage, n'est pas des plus heureux) qui rend certains passages plutôt tocs, et d'une mise en scène très pauvre qui privilégie les orchestrations musicales inutiles voire insupportables, histoire de faire oublier l'indigence des enchaînements. Bref si chacun aura plaisir à retrouver (ou découvrir) deux personnages (et actrices) hors normes, les fous rires se feront tout de même discrets, même si leurs réjouissants excès apporteront leur lot de sourires et ricanements. Un résultat en demi-teinte donc.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur