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ULTIMOS DIAS EN LA HABANA

Un film de Fernando Pérez

Vies enlisées

La Havane. Miguel, plongeur de restaurant, rêve de partir pour New York et attend un visa qui n’arrive pas. Il s'occupe de Diego, l'un de ses voisins et ami, homosexuel séropositif qui ne peut quitter sa chambre...

Découvert au Festival de Berlin 2017, "Ultimos dias en la Habana" a également remporté le prix du public au dernier Festival cinéma et cultures d’Amérique latine de Biarritz. Dans une ambiance terne, montrant la décrépitude des lieux et des espoirs, le personnage de Diego, malade du SIDA, fait office de joyeux luron, apportant humour cynique et étincelle de vie aux rares personnes qui l’entourent. Face à ce provocateur baignant dans un calme ambiant, le scénario va mettre une jeune cousine de 15 ans, fugueuse plutôt franche et crue dans sa manière de parler, comme une bouffée d’air extérieur et de jeunesse.

Entre les frasques du malade, se moquant du système (il veut se payer un mec avec les sous de la sécu, pour son anniversaire…), donnant des petits noms à chacun (Pocahontas ou Mowgli pour la fille, Hibou ou Loup Garou pour son ami), et le silence de Miguel, ce sont deux vies en « attente » qui se font ici face, la sexualité servant de vecteur à de rares conversations. Assumant son caractère d’oeuvre crépusculaire, "Ultimos dias en la Habana" donne dans le drame brut et parvient à son but : décrire l’état d’un pays (ici le parallèle avec l’état d’un taxi fonctionne à merveille) et un espoir chancelant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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