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LE MONDE DE NEMO

Le film le plus réussi de Pixar foisonne de personnages secondaires truculents et malades : un vrai cadeau pour Noël

Marin et son épouse donnent naissance à toute une flopée d’ambrions qui auraient pu se transformer un jour en de jeunes poissons-clowns s’ils n’avaient pas tous été dévorés avant éclosion. Tous sauf un : Némo, que son père, devenu veuf, sur-protègera, sans éviter pour autant qu’il soit capturé par un plongeur. Cet événement entraînera Marin ‘à la recherche de Némo’, en compagnie de Dory, une femelle chirurgien bleu, souffrant d’amnésie…

Après Monstres et Cie, Mille et une pattes et la série des Toys Story, la fine équipe de Pixar s'est intéressé au monde sous-marin, mettant en avant la diversité de ses formes et couleurs au travers de décors et d'images particulièrement travaillées. Comme à chaque fois, le monde des hommes n'est pas loin, et les rares personnages humains qui apparaissent, sont des enfants, toujours montrés comme un danger potentiel. Une nouvelle fois, la petite fille (qui se voit offrir un poisson rouge pour son anniversaire), est présenté comme un monstre de cruauté et de sadisme. Seule la petite Bou de Monstres et Cie échappait à la règle. Touchante, car perdue dans un monde qui n'est pas le sien, elle n'en demeurait pas moins une source de problèmes potentiels.

Il est intéressant de noter ici que les nombreux personnages de ce monde de Némo, présentent pour beaucoup une pathologie singulière, faisant d'eux une ribambelle de marginaux plus attachants les uns que les autres. Ainsi la merveilleuse idée de faire des requins des alcooliques anonymes tentant par une thérapie de groupe de se passer de poisson génère les scènes les plus drôles du film. L'amnésie de la dynamique Dory, qui rappelle au passage la maladie de Guy Pearce dans Memento, lui confère une folie douce et extravagante. Enfin, les légères obsessions des mouettes pour le premier poisson qui passe, et les effets de masse créés rappelleront à certains quelques frayeurs liées à un film bien connu de Hitchcock, " les oiseaux ".

L'imagination des scénaristes de chez Pixar est donc sans limites, projetant sur toute une galerie de sans grades des émotions humaines multiples, que même les adultes, pourtant à priori peu enclins à expérimenter des films sur des poissons qui parlent, finiront par intégrer, avec autant de plaisir que face à un film de fiction où les personnages sont bien réels. Les aventures de Némo dans son aquarium, ou dans l'océan, sont surtout passionnantes de par les rencontres qu'il effectue, mais se révèlent aussi sublimes à regarder. Ne boudez pas votre plaisir, et profitez que votre neveu désire aller voir Le Monde de Némo, pour vous glisser dans la salle incognito, et rire sans honte.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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