PLANÈTE TERREUR
Gloire au cinéma bis !
Dans une petite ville, William et Dakota Block, un couple de médecins, constatent que leurs patients sont soudain frappés par la gangrène et affectés par un regard vide et inquiétant… De son côté, Cherry, go-go danseuse, s’est fait arracher la jambe lors d’une attaque. Wray, son ex-petit copain, veille sur elle. Mais Cherry a beau être au plus mal, elle n’a pas dit son dernier mot. Tandis que les infectés se multiplient et deviennent des agresseurs enragés, Cherry et Wray prennent la tête d’une armée destinée à empêcher l’épidémie de se propager…
Second pan du diptyque « Grindhouse » après le "Boulevard de la Mort" de Tarantino, le film du geek flemmard Robert Rodriguez débarque sur les écrans. Loin de l’esthétisme aseptisé de "Sin City", loin de la crétinerie assommante des "Spy Kids", le cinéaste opère un retour très vintage vers ce qu’il maîtrise le mieux : la bonne vieille série B sanguinolente. Le film rappelle ainsi "Une nuit en enfer", version pelloche rayée, scénario inepte, jolies pépées et gueules cassées.
Cet aller simple vers le cinéma d’exploitation implique que le spectateur laisse tout cynisme à l’entrée de la salle : c’est délibérément fait à l’arrache, surjoué, de mauvais goût et prétexte à quantité d’explosions et autres effusions de sang. C’est surtout l’occasion de prendre un panard d’enfer pendant 90 minutes. Ceux qui accepteront la règle du jeu se régaleront devant la dégaine de Freddy Rodriguez, les répliques hyperboliques d’un casting de vieux loups sur le retour, l’autodérision de Bruce Willis assassin de Ben Laden, la mort hilarante de Tarantino et j’en passe…
Si "Boulevard de la Mort" était du pur Tarantino caché au cœur d’un concept de réinvention d’un cinéma mésestimé, le Rodriguez fait corps avec le dit concept de la première à la dernière minute avec une générosité sans faille. En noble artisan, l’auteur des "Desperado" nous rappelle que s’il n’a pas grand-chose à dire, il sait produire des situations jubilatoires avec une posture totalement décomplexée.
Thomas BourgeoisEnvoyer un message au rédacteur