LE VOYAGE DE FANNY
Une chronique honnête mais sans grand souffle
Tout l'enjeu du "Voyage de Fanny" va résider dans la capacité d'un groupe d'enfants, de différents âges, à réussir à trouver un refuge, dans divers établissements ou fermes, puis en pays neutre. C'est donc un scénario qui aligne les fuites successives qui nous est donné à voir, alignant les stratagèmes pour cacher religion ou relations familiales, et créant le suspense par l'omniprésence du danger, représenté par un ennemi multiple, parfois aperçu (la police française, les soldats allemands...), parfois invisible (les divers dénonciateurs...).
Suggérant ainsi le danger à chacun des lieux traversés, le film livre certes un parcours sans grande surprise, mais relativement explicite et efficace. Grâce à un casting enfants plutôt réussi, Lola Doillon parvient à évoquer les difficultés de gestion des plus petits, ayant du mal à comprendre l'enjeu de cacher son nom (et donc en apprendre un autre), ni même les enjeux d'identité qui se trament ici (l'un d'eux déclare naïvement « Si c'est pas bien, on a qu'à plus être Juifs »). Touchant par instants, notamment dans ses représentations de la vision enfantine, le film n'évite cependant pas quelques lourdeurs symboliques, même si la gestion des flash-back au travers de l'appareil photo de Fanny est plutôt fluide et efficace.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur