Festival Que du feu 2024 encart

FREAK SHOW

Un film de Trudie Styler

Une ode fantasque et culottée à l'inclusion

Billy, dont la mère, chanteuse, est en tournée permanente, est contraint d’aller vivre dans la grande demeure de son père. Faisant sa rentrée dans un nouveau lycée, il est d’emblée stigmatisé par les autres élèves du fait de son extravagance et de ses tenues vestimentaires...

Le réjouissant teen movie américain "Freak Show" a fait les beaux jours de la section Generation du Festival de Berlin 2017. Portrait d'un adolescent excentrique, aimant s'habiller en tenues voyantes, notamment en femme, est avant tout un sympathique plaidoyer pour le droit à la différence. Au travers de ce personnage de « New Queer on the block » qui se découvre malgré tout quelques amis, c’est aussi la question du harcèlement en milieu scolaire qui est ici abordée, avec notamment l’inaction des professeurs.

Le film s'ouvre avec le voix-off de ce personnage en plein maquillage, expliquant son admiration pour sa chanteuse de mère et l'obligation qui lui est faite de passer un semestre chez son riche père. Envisageant la vie comme un éternel spectacle, l’obligeant à se mettre en scène en permanence, c’est avec ces mots qu’il présente sa future entrée en classes : « elle fait sa sortie, je fais mon entrée ». De quoi laisser entrevoir la vendetta qu’il va mener contre les plus superficiels et adulés de l’école, depuis les leçons vestimentaires données aux trois pétasses à la mode, jusqu’à la guerre des tenues les plus extravagantes (casque, ski, gorille, robe de mariée ensanglantée…), en passant par la provocation ultime : tenter de se faire élire Reine – et non pas roi - du lycée !

Rythmé, bourré de répliques déjà cultes, le film est avant tout l'historie de l'affirmation d'une personnalité et d'une confrontation à la réalité du monde des adultes. Aussi touchant que drôle, doté d'une bande son dynamique (dans laquelle figure "Ça plane pour moi" de Plastic Bertrand), ce teenage movie politiquement légèrement incorrecte a le mérite de rappeler quelques belles valeurs à une Amérique si divisée d'aujourd'hui (les allusions à Trump ne sont pas uniquement indirectes). Quant aux fans de Bette Midler, ils auront le plaisir de la retrouver ici dans un petit rôle, aux trop rares scènes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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