LES HEURES DU JOUR
Serial Killer ordinaire
Abel vit chez sa mère, dans la périphérie de Barcelone. Il tient un magasin de vêtements qui vivote, et a une petite amie. D’aspect très routinier, cet homme calme, cache des pulsions incontrôlables…
Décrivant le quotidien ordinaire et routinier de Abel, vendeur au sens du commerce plutôt réduit, se contentant de ce qu’il a, sans aucune ambition apparente, Rosales nous donne à voir un homme mûr, d’allure quelconque, à la psychologie impénétrable. Est-ce la peut du changement qui inhibe sa volonté ? Le réalisateur démonte cette option, en lui attribuant l’envie de vendre son magasin et d’acheter un appartement avec sa compagne.
Comme elle, le spectateur ne sent aucun désir, aucune envie particulière chez cet homme. Seules ses pulsions meurtrières, comme des exutoires à un trop de pression ponctuel, sont les petites fantaisies qu’il semble se permettre. De ses motivations on ne saura cependant rien. Et c’est là tout le pouvoir de suggestion de ce film nonchalant, où aucun jugement n’est porté. Un drôle de film, qui apporte une vision du serial killer ordinaire, peut être la plus inquiétante.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur