LE GENDRE DE MA VIE
Mon père l’envahisseur
Le postulat de base de cette nouvelle comédie hexagonale est intéressant : un père de famille cherche dans les petits amis de ses filles le fils qu’il n’a jamais eu, celui avec qui il pourra parler mécanique et sport, au point de se les accaparer (et d’en terroriser certains). Car le personnage de Stéphane (Kad Merad) navigue dans un univers quasi exclusivement féminin que ce soit à la maison ou au travail (il est obstétricien).
Cependant, cette bonne idée est rapidement mise à mal par un scénario poussif et ultra convenu. L’ensemble des péripéties s’enchaîne sans surprise et l’on devine rapidement ce qu’il va advenir des protagonistes. Et on peut notamment regretter une sous-utilisation de certains personnages à l’image de Suzanne (la mère de famille) interprétée par Julie Gayet.
Le film peine à réellement nous faire rire tant l’ensemble manque clairement d’imagination et sombre dans la facilité, avec des dialogues lambda dénués de répliques pouvant faire mouche. Quant aux apparitions de guest-stars, elles n’apportent aucune plus-value humoristique au long-métrage (les apparitions de Patrick Bosso en running gag de la famille idéale rêvée par le personnage de Kad Merad sont plutôt lourdes).
Malgré tout, le casting parvient à donner de l’intérêt à l’ensemble et évite que l’on décroche trop rapidement, même si la prestation du jeune duo principal est éclipsée par celles de Kad Merad, Guillaume Labbé ou Zabou Breitman. Cette dernière demeure l’éclaircie comique du film dans le rôle de la cheffe de Stéphane. S’il est loin d’être la comédie française de l’année, "Le gendre de ma vie" demeure un divertissement lambda qui ne reste pas longtemps en tête une fois qu’on a quitté la salle, la faute à une intrigue trop simpliste et à une réelle faiblesse des séquences humoristiques.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur