J'INVENTE RIEN
Agaçant de légèreté appuyée
Voici un film qui s'estampille lui même comédie "appuyée" à force de vouloir donner à tout prix dans la légèreté. Les personnages y sont cabotins à outrance, luttant avec un optimisme irréaliste et inépuisable contre leurs problèmes d'argent, de réussite ou leurs dysfonctionnements de couple. Les situations y paraissent également tour à tour anodines ou surréalistes, comme les scènes de marché, où les clients sont soit subjugués soit agressifs sans raison. Et leur mise en image semble traduire le fait que le réalisateur ne sait pas lui non plus sur quel pied danser. La meilleure preuve de cette fausse légèreté est le passage chanté du film, aussi incongru que ridicule.
Passons également sur la bande son et la post synchronisation qui sont à la limite du supportable. Heureusement les comédiens font de leur mieux, même si l'on arrive pas à s'attacher à leurs personnages, aussi factices que finalement bien peu épais. Kad Merad essaye de nous faire admirer une combativité de bien mauvaise foi, mais nous offre quelques beaux affrontement avec son beau père, Claude Brasseur, en vendeur à l'étalage un peu rustre. Saluons également la présence de Patrick Chesnais en menaçant inventeur qui rode dans le bureau de dépose des brevets, seul rôle véritablement savoureux du film. Restent deux curiosités du coté des inventions, élément central de l'intrigue, en l'ouvreuse d'huîtres à air comprimé et surtout la poignette, évitant de se blesser lorsqu'on transporte des sacs plastique. Elles nous fournissent la seule interrogation qui naît après la vision de ce film: existe-t-elles vraiment?
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur