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T2 – TRAINSPOTTING

Un film de Danny Boyle

20 ans plus tard

Après avoir été victime d’un malaise lors d’une séance de sport en salle, Renton décide de retourner dans sa ville. Il y retrouve les anciens amis qu’il a trahi, Sick Boy et Spud , pour leur rendre la somme qu’il leur avait volé. En parallèle, leur quatrième complice, Begbie, réussit à s’évader de prison…

Pour donner une suite (avec des personnages 20 ans plus âgés) à "Trainspotting", à l'époque film aussi déjanté que constituant un véritable vaccin visuel contre la drogue, personnage principal du premier film, il fallait envisager pour ce faux "Trainspotting 2" un ton totalement différent. Il fallait aussi éviter que la nostalgie (de personnages aujourd'hui quarantenaires) ne devienne celle du cinéphile.

Ainsi les références au premier film sont plutôt bien amenées, au travers d'un simple élément de décor (la salle de boxe, le chiotte cradingue dans la boîte de nuit...) ou d'une situation (un personnage qui vomit subitement dans un sac...). Et la nostalgie ressentie par les personnages est toute tournée vers le discours porté par Boyle sur le vieillissement et la tentation toute pathétique de la gente masculine à vouloir revivre le passé.

Reléguant au second plan la quête de vengeance du personnage de Begbie (Robert Carlysle), fraîchement évadé de prison, le scénario apporte un regard tendre ou cruel, mais souvent décalé, sur les choix faits par chacun, les regrets qui vous hantent, et ce qui ne change pas, en apparence tout au moins. Livrant une scène de trip mémorable avec le suicide de Spud, Boyle adapte sa mise en scène au propos, en se faisant plus sobre.

Il n'en aligne pas moins quelques scènes vouées à devenir cultes, se moquant au passage dès tentations communautaristes (la chanson improvisée dans le pub dont le refrain n'est autre que : "no more catholics") ou l'audition pour la subvention européenne. Semblant dans le fond développer un discours sur le monde actuel et la facilité dans ce système à créer des arnaques de groupes plus que d'individus, Danny Boyle n'en oublie pas moins la menace de déséquilibre permanent du personnage principal (intelligemment portée de manière récurrente par quelques notes de la chanson de fin du film original) et le message de base, « Choose life » (« Choisis la vie ») ici parfaitement décliné à la société de consommation à outrance et d'overdose d'information et de technologie. L'aliénation a changé de nature, mais elle rode toujours.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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