L'AMOUR C'EST MIEUX A DEUX
Casting improbable pour comédie aimable
Alors que cette comédie ne laissait présager rien de bon (rapport au thème, au casting ou tout simplement au titre, dans une période où le cinéma français enchaîne les romances insipides), “L’amour c’est mieux à deux” offre finalement un moment assez plaisant, aux résonances bien actuelles. En effet, l’obsession de Clovis Cornillac pour la “vraie” rencontre illustre deux tendances que l’on peut déceler dans les comportements amoureux, à savoir la banalisation des rencontres “arrangées” (via les rencontres virtuelles et autres “présentations” par les copains) et, à l’opposé, l’émergence d’une nouvelle génération de romantiques qui s’assument parfaitement. Beaucoup se reconnaîtront donc quelque peu, et souriront face aux dialogues de sourds entre Michel et Vincent.
Évidemment, cette problématique sert surtout de prétexte à une succession de quiproquos et malentendus, qui mettront le pauvre Michel face à l’absurdité de ses principes et ne cesseront de balloter la pimpante Angèle (l’ex-présentatrice TV Virginie Efira, pas si mal) entre instants de bonheur et désenchantements. L’ensemble fonctionne plutôt bien, assumant sa mécanique grossière et offrant sur fond d’humour potache son lot de scènes assez drôles (par exemple lorsque Michel se console de sa déception en prénommant son chien du nom de la belle...). Et même lorsque Clovis Cornillac force le trait au point de devenir insupportable, la fantaisie malicieuse de Manu Payet vient remettre le film sur les rails du divertissement bon enfant. A noter l’apparition amusante de deux autres têtes connues de la télévision : Jonathan Lambert, en loueur de déguisements tyrannique, et Shirley Bousquet (la belle plante de « Caméra Café ») en secrétaire maladroite et idiote. Facile mais efficace.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur