Festival Que du feu 2024 encart

M. IBRAHIM ET LES FLEURS DU CORAN

Un film de François Dupeyron

Les fleurs se fanent bien un jour

Momo vit seul avec un père autoritaire et dépressif dans un grand appartement à Paris dans les années soixante. Ses seules préoccupations sont les prostituées qui défilent en bas de chez lui et la musique yéyé. Jusqu'au jour où il va entamer une discussion avec M. Ibrahim, l'épicier arabe du bas de la rue, chez qui tous les jours il va faire les courses en chapardant quelques boites de conserves. Sa vie va alors changer, découvrant un homme drôle, cultivé et très philosophe. Une rencontre qui va sceller son avenir...

Monsieur Ibrahim est un film à apprécier comme un bonbon acidulé, doux, sans trop de saveur, mais qui apporte en permanence son lot de petits plaisirs. Une rencontre, plus qu'une chronique, entre deux êtres seuls, décrivant une époque où la musique et les relations amoureuses prenaient de nouvelles dimensions et où la vie de quartier à l'ancienne disparaissait peu à peu.

Le vieil épicier turque, interprété avec douceur et malice par Omar Sharif, égraine vers l'enfant les notions que la vie lui à enseignée, les petits plus qui rendent heureux. C'est sur celà que le réalisateur insiste, avec parfois trop de convictions, provoquant ainsi des redondances, ce qui a tendance à alourdir le récit. Mais cette rencontre douce amère va aussi permettre au vieil homme de voir en Momo, un fils qu'il na jamais eu. Une sorte de blessure ouverte pour celui qui prend un tel plaisir à transmettre ses maximes et ses idées.

Dans cela l'enfant, perdu dans un monde qui s'écroule autour de lui( son père déprime avant de l'abandonner, il ne peut avoir confiance en sa copine), va puiser une force de vivre et une envie de voir plus loin, au travers de cet homme au passé si mystérieux, lui qui n'est jamais sorti de sa rue et de son quartier. Leur promenade dans la ville de Paris d'abord, puis plus loin vont les amener à se rapprocher l'un de l'autre, dans des instants de tendresse et de comédie douce.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire