DEMANDEZ LA PERMISSION AUX ENFANTS
On frôle le téléfilm… avec cette comédie cependant réaliste
Après «Tout baigne» et «Il ne faut jurer de rien », Eric Civanyan vient une fois de plus de nous prouver son talent en matière de comédies mêlant analyse et humour. Organiser une partie de cache-cache pour, lorsque l’enfant est en train de compter, faire entrer la baby-sitter en catimini et s’enfuir sans bruit par l’escalier de service : tel est l’univers de 'Demandez la permission aux enfants'. Tout est dans le titre : dans cette comédie familiale, les enfants ne sont plus rois mais tyrans, obligeant leurs parents à céder à tous leurs caprices, entre deux émissions de télé, un coup de portable ou un tchat sur msn.
Lola (Rebecca Marder) incarne à la perfection la pré-ado capricieuse et imbuvable qui fera tout pour pousser ses parents à bout, jusqu'à leur faire pêter un plomb! Marie (Sandrine Bonnaire), sa mère, s'imagine même en train de la jeter par dessus le balcon pour s'en débarrasser. Un scénario qui se produira dans la tête de chaque membre des familles, marquant le début de la prise de conscience ! Si l’idée de parents soumis qui décident de se rebeller pour regagner un peu d’autorité est sympathique, elle est malheureusement basée sur un principe d’action - réaction basique qui conduit à des redites et une certaine longueur du fait de la répétition des mêmes scènes dans chaque famille.
C'est sans aucune volonté d'éducation ou de moralisation qu'Eric Civanyan à voulu mettre en lumière un phénomène de société: les enfants rois voire enfants tyrans. Le temps d'un film le réalisateur à voulu inverser les rôles et faire subir aux rejetons leurs propres attitudes! Une caricature utilisée à bon escient tout au long du film mais qui n'évince jamais l'humanité et les qualités des personnages. En plus de soulever un problème de société, cette comédie le dédramatise aussi en nous rappelant que chacun d'entre nous a un jour été un enfant capricieux voire imbuvable! Une comédie très légère certes, mais dont l’on ressort avec le sourire.
Lisa AllardEnvoyer un message au rédacteur