Festival Que du feu 2024 encart

GENEZIS

Un film de Árpád Bogdán

Une dénonciation féroce de la montée de la xénophobie en Hongrie

De nos jours, en Hongrie. Un jeune garçon rom de 9 ans apprend la mort de son père.Une adolescente passionnée de tir à l’arc travaille dans un camp d’entraînement de chiens. Une avocate obligée de défendre un client indésirable. Trois personnes bientôt liés par la même sordide histoire…

Chapitré selon ses trois personnages principaux, Rocsi, Virag et Hanna, le film hongrois "Genezis" met en scène un enfant gitan échappant au massacre de sa famille, une jeune championne de tir à l'arc et une avocate. Film social autant que politique, il marque par la noirceur de son propos quant au traitement des gitans, dénonçant la frilosité de la justice à qualifier certes actes de racistes ou à condamner les mouvements néo-nazis. Générant un certain suspense quant aux tenants et aboutissants de l’histoire, le scénario grouille de moments de tension, claquant comme des avertissements au sein de chacune des parties.

Tournant autour de la question de la parole, retenue par l'enfant du fait de son traumatisme, non entendue par la seconde du fait de sa surdité, et dévoyée par la troisième du fait de son devoir de réserve envers ses clients, c’est au comportement de tout un peuple que "Genezis" fait référence, celui-ci préférant fermer les yeux sur certaines exactions plutôt que de dénoncer certains comportements. Inégalité de traitement, complicité passive, éducation à la violence, racisme ambiant, ce film crépusculaire est parcouru par la peur, tout en interrogeant sur le monde de demain et en affichant l’espoir de l’existence de quelques bonnes volontés et solidarités.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire