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PROMETS MOI

Un film de Emir Kusturica

Fanfare et conte de fées

Tsane vit à la campagne avec son grand-père, un homme fou et inventif qui a piégé tout son jardin pour parer à toutes intrusions. Il va à l’école du hameau dont il est le seul élève, et dont la maîtresse aux formes généreuses fait baver nos 2 protagonistes. Ce calme apparent va être perturbé par l’intrusion de brigands qui vont faire fermer cette école et démissionner la maitresse, obligeant le jeune garçon à aller à la ville. Mais avant de partir son grand père va lui faire promettre plusieurs choses: 1. Rapporter une icône de St Nicolas 2. Rapporter un souvenir 3. Ramener une femme (qu’il pourra acheter avec l’argent de la vente de sa vache)…

Comme dans tout film d’Emir Kutsurica, il y a une fanfare, des bons et des méchants, des personnages mauvais mais drôles, des animaux pour combler les fantasmes zoophiles de certains gitans, et une féérie ambiante qui fait du bien, le tout saupoudré de critiques politiques et de cynisme dont il a seul le secret. Et "Promets moi" n’échappe pas à la règle. Et c’est peut être le reproche qu’on pourrait lui faire avec ce film: Kusturica ne se renouvelle pas. Mais quand c’est bon, on en reprend.

Certes on pourrait lui reprocher cette vision manichéenne de la Serbie où les gitans et la mafia continuent à terroriser les habitants des villes et des campagnes, allant jusqu'à les caricaturer en tant qu' (pardonnez moi l’expression) enculeurs de poules (cf. la scène où un brigand édenté et moustachu ressort d’une étable couvert de plumes, après s’être baladé pendant 20 minutes de films avec une poule en habit de fête dans les bras).

On pourrait lui reprocher son optimisme et sa confiance en la victoire des justes contre les manants. Ici, un enfant de 13 ans réussit à défier une bande de malfrats et à les mettre en échec, et cela relève de la science fiction pour certains.

Enfin, on pourrait également lui reprocher de faire triompher l’amour par-dessus tout, avec un jeune garçon trouvant une jeune femme de 17 ans, donc plus âgée qui accepte de l’épouser, et le grand père séduisant la belle institutrice… Le tout sur un fond de religion catholique.

Promets-moi est toutefois une très belle fable, un conte fantastique qui nous transporte à travers les aventures de Tsane, dont les rêves les plus fous seront réalisés, où les délires ingénieux du grand père bricoleur ne sont pas sans rappeler ceux des "Goonies", et où les femmes sont toutes belles. Ajoutez à cela une photographie sublime et vous aurez sûrement envie d'entrez dans le monde merveilleux d’Emir Kusturica !

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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