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JUMANJI : BIENVENUE DANS LA JUNGLE

Un film de Jake Kasdan

Une œuvre barrée à la gloire de ses acteurs qui n’en oublie pas de rendre hommage à l’original

Quatre adolescents se retrouvent collés. Leur punition sera de nettoyer un vieux dépotoir de l’école. Mais lorsqu’ils font la découverte d’une console de jeux, ils ne s’attendent pas à être littéralement aspiré par l’écran de télévision. Pire, ils vont vite comprendre que dans le jeu Jumanji, leur vie est en danger…

Offrir une suite ou un remake à un film culte est toujours un exercice périlleux, les fans de la première heure montant immédiatement au créneau tandis que les puristes trouveront nécessairement l’original de meilleure facture. Pour éviter ce procès d’intention, les scénaristes ont eu l’idée de prendre une direction différente, rendre hommage au premier opus tout en déplaçant les curseurs et l’intrigue. Jadis, c’étaient les personnages du jeu de société qui faisaient leur intrusion dans le monde réel. Comme le laisse suggérer le titre, cette fois, ce sont les protagonistes qui vont être aspirés par Jumanji, devenu un jeu vidéo. Et Jake Kasdan, spécialiste des comédies US pas très fines ("Bad Teacher", "Sex Tape") d’en faire un vrai vaudeville déjanté.

S’amusant des codes de l’univers des gamers, le métrage enchaîne les vannes sur un rythme effréné, n’oubliant pas d’offrir quelques séquences spectaculaires. Si on s’attendait à ce que le duo déjà éprouvé de Kevin Hart et Dwayne Johnson fasse des étincelles, ce sont pourtant leurs deux partenaires qui brillent ici particulièrement. Le postulat de départ accordant de multiples pistes cocasses (les adolescents incarnent leurs avatars, des reflets numériques bien différents de leur véritable physique), Jack Black peut s’en donner à cœur joie dans la peau d’un professeur bedonnant dans lequel est enfermé la personnalité d’une jeune bimbo. Quant à Karen Gillan (Amy Pond dans Doctor Who), elle est la révélation du film, en adolescente réservée reconvertie en aventurière sexy. Pur divertissement, cette suite n’a pas le charme du premier, mais elle n’en est pas moins la meilleure comédie de Jake Kasdan, une œuvre généreuse où les surprises et les rires sont légions. Contrat pleinement rempli.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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