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GRAND CENTRAL

Un film de Rebecca Zlotowski

CONTRE : Niveau 0 - Un manque qui devient frustrant

Pour mettre un terme à sa galère, Gary accepte un travail dangereux dans une centrale nucléaire. Avec deux amis fraîchement rencontrés, il entame une nouvelle vie, s’intégrant au sein d’un camp de travailleurs mené par le charismatique Gilles. Mais la situation se gâte dès lors qu’il tombe amoureux de Karole, la femme de son collègue Toni. Tandis que les radiations se font de plus en plus fortes, sa relation interdite fait planer sur lui une menace grandissante…

Le dernier film de Rebecca Zlotowski s'intéresse donc à l'arrivée d'un jeune homme, Gary, dans un milieu duquel il doit tout apprendre, que ce soit les règles de vie ou bien encore celles de survie. Cet endroit, la centrale nucléaire, n'est pas anodin. Il apporte une tension constante et une impression de danger permanente par son allure imposante, elle qui se dresse dans la nature, et sa sirène qui avertit tous les alentours, dont le camping où logent les protagonistes, à chaque incident. Au premier abord, ce lieu interdit et hautement sécurisé titille notre curiosité. Surtout après quelques scènes se passant à l'intérieur même des réacteurs. On en apprend ainsi un peu plus sur le fonctionnement de ces énormes bâtiments qui nous apportent l'électricité. Par ce côté social, on ne peut alors s'empêcher de se rappeler certains films des frères Dardenne, sans doute en partie aussi grâce à la présence d'Olivier Gourmet dans le casting.

Néanmoins, le film prend une toute autre tournure avec l'arrivée du rôle féminin tenu par Léa Seydoux. Et dès lors, le métrage ne cesse de vaciller entre film d'amour et film social, sans jamais vraiment réussir soit à concilier les deux, soit à choisir plus distinctement l'un ou l'autre. Ce qui met en place une frustration liée au manque de développement des thèmes. En effet, on sort de la projection en restant un peu sur notre faim, aussi bien dans la découverte de cette centrale que dans l'évolution de la relation entre les deux personnages principaux. De plus, bien que celle-ci soit traitée sans maniérisme et de façon assez réaliste, quelques répliques et certaines réactions font tiquer. Parfois, on se retrouve ainsi devant une phrase un peu trop récitée ou un jeu pas assez expressif qui nous fait alors sortir un instant de l'histoire, malheureusement à des moments cruciaux dans la recherche de l'attachement aux personnages. On se détache alors d'eux pour rester en dehors de l'intérêt que l'on devrait leur porter. Au final, bien que certaines idées marchent dans ce film, il reste par certains aspects assez plat et, dans l'ensemble, plutôt décevant.

Quentin ChirolEnvoyer un message au rédacteur

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