LUCY
Ode à Lucy
Après avoir été contrainte de déposer une mallette, Lucy est séquestrée. Lorsqu’elle se réveille, elle se rend compte qu’elle porte une cicatrice au niveau du ventre. La mafia qui l’a kidnappée a caché un sachet de drogue en elle. Mais après plusieurs coups, les substances se déversent dans le corps de Lucy et vont décupler l’intelligence de la jeune étudiante bien décidée à sauver les autres mules…
"Lucy". Ce prénom choisi par Monsieur Besson était tout trouvé pour aborder le sujet de l’évolution des espèces. Du fossile de l'espèce la plus proche de l’Homme datant d'environ 3,2 millions d'années à l’Homme ou plutôt la Femme d’aujourd’hui, Besson nous embarque dans un thriller expérimental. Mêlant des séquences documentaires à la fiction principale, le long-métrage surprend.
La première séquence épate. Intrigue et suspens sont au rendez-vous dès les premières minutes. La musique vive donne le ton. On se met dans l’ambiance immédiatement et on craint pour la vie de Lucy incarnée par celle qu’on ne présente plus : Scarlett Johansson. Cette dernière a beau s’investir dans son personnage, elle en ressort vulgaire et son jeu n’est vraiment pas fulgurant. On est bien loin de l’incroyable mise en valeur par Monsieur Allen de la piquante blonde. C’est pourtant elle qu’a choisie le plus américain des réalisateurs français. On retrouve aussi le talentueux Morgan Freeman qui maîtrise à la perfection son rôle de Professeur en neurologie. On ne se lasse pas de le retrouver une nouvelle fois dans un essai destiné au grand public.
Après quelques années d’absence en tant que metteur en scène, nous retrouvons Besson en pleine forme, prêt à en découdre avec "Lucy". On ne peut que comparer ce personnage féminin fort à "Nikita", "Angel-A" ou bien Leeloo dans "Le Cinquième élément". C’est bien connu, Besson aime ses muses et sait les montrer puissantes après avoir été au plus bas. Si le résultat était bien réussi pour "Nikita", "Léon" ou "Le Cinquième élément", il en est autre chose pour "Lucy". Malgré le cœur à l’ouvrage et la beauté de l’actrice, la sauce ne prend pas. Peut-être que Besson a visé trop haut en prenant une actrice vraisemblablement trop célèbre ? On ne le saura jamais mais il est certain que choisir une star new-yorkaise ne fait pas forcément le succès d’un film.
Pourtant, Besson met le paquet : effets spéciaux à gogo, scènes d’actions millimétrées (notamment la course-poursuite dans les rues parisiennes), bande originale dans l’air du temps grâce au travail de son acolyte Eric Serra, mais également Damon Albarn, membre du groupe Gorillaz. Bref, on reconnaît bien là la patte Besson.
Pourtant, le résultat est décevant. Le scénario finit par tourner en rond. À part une note plutôt positive pour l’humour qui agite quelques rictus, on n’y est pas. On s’ennuie alors que le film ne dure qu’1h28 ! L’intrigue ne dure qu’un instant. Les personnages secondaires – comme Amr Waked – semblent inutiles. Le cru 2014 n’est pas à la hauteur de ce que Besson peut produire avec les moyens d’aujourd’hui. Dommage, "Lucy" est bien loin d’être une performance digne du 7ème Art.
Chloé HugonnencEnvoyer un message au rédacteur