LE PETIT LOCATAIRE
La maternité est bien triste
Extension de son propre court métrage "Le locataire", datant de 2013, "Le petit locataire" est le premier long de Nadège Loiseau. Une n-ième comédie sur la maternité, qui même si elle est plus centrée sur les individualités qui composent une famille clairement dysfonctionnelle, a bien du mal à vous arracher un éclat de rire. Certes chacun des interprètes semble prendre un certain plaisir à incarner des personnages aux caractéristiques bien marquées et parfois proches du cliché.
Il y a donc le mari placide, soumis, aux rêves presque abandonnés (Philippe Rebbot, vu récemment dans les vestiaire de la piscine de l'excellent "L'effet aquatique"), la fille quasi absente, incapable de cohérence dans sa vie et qui prend la maison pour un hôtel (Manon Kneusé, jolie révélation après "Situation amoureuse : c'est compliqué"), et Hélène Vincent ("La vie est un long fleuve tranquille", "Quelques heures de printemps") qui dispose des scènes les plus touchantes du film, incarnant une maline sagesse lors de ses rares moments de lucidité. Et plus il y a bien sûr Karin Viard, impériale, et centre d'un récit
En s'imposant un rythme effréné dès le départ, le scénario pose d'emblée la famille en zone d'hystérie prononcée, et ne réussit pas à tenir la cadence sur la longueur. De situations téléphonées en faiblesse du personnage extérieur du frère, qu'on aurait aimé plus incisif, le tout sombre très vite dans le convenu. N'évitant pas certaines lourdeurs, comme des détournements d'adages pas drôles tels « faire un avortement dans le dos » ou les clichés sur l'homme incapable de se servir d'une machine à laver. "Le petit locataire" donne une étrange impressionnant d'être scénaristiquement parlant, revenu quelques vingt ans en arrière.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur