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COSMODRAMA

Un film de Philippe Fernandez

Le cauchemar intergalactique

Différentes personnes se réveillent dans un vaisseau spatial qui navigue quelque part dans l’Univers. Ils ne savent pas ce qu’ils font là, mais ils vont peu à peu s’appliquer à travailler ensemble pour élucider les mystères de la création…

On se demandait souvent à quoi pouvait ressembler l’intérieur du cerveau des frères Bogdanov. Avec "Cosmodrama", on peut enfin s’en faire une idée. Mais ne vous attendez pas à une quelconque stimulation intellectuelle : sous couvert d’une fable de science-fiction burlesque capable de revisiter notre connaissance de l’univers sous un angle décalé, on récolte surtout un verbiage interminable qui ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes sur les trous noirs, la matière, les chromosomes, les galaxies et tout un tas d’autres choses… Divisé inutilement en chapitres franchement abscons et sélectionné à l’Acid 2015 pour une raison qui nous échappe encore, le deuxième film de Philippe Fernandez s’impose au bout d’un quart d’heure de visionnage comme un véritable cauchemar intergalactique, dont le degré d’ennui n’est pas loin d’évoquer une période de cryogénisation dont on ne mesure pas la durée.

Pour résumer l’affaire très simplement, on se limitera à décrire l’intrigue comme la déambulation d’une poignée de personnages barrés dans un vaisseau spatial top design, au décor vintage que l’on imaginerait presque avoir été repêché dans les restes de "Cosmos 1999". S’y croisent donc un vieil intello à pipe, une doctoresse sexy, un scientifique très bavard, une blonde désorientée, un orang-outan, et même un clone du musicien Sébastien Tellier. Tout ce petit monde marche dans des couloirs, s’assoit sur des chaises, reste immobile sans rien dire, se confronte à son clone ou à des lumières volantes (!), et attend toujours dix secondes avant de sortir une phrase. De ce fait, on a l’impression d’assister à un scénario de court-métrage que Fernandez aurait voulu étirer le plus possible jusqu’à aboutir à une durée – surréaliste – de près de deux heures. Quand on voit le néant narratif et stylistique de cette grosse farce, on persiste surtout à considérer que ne rien avoir à raconter à ce point-là ne pouvait que nous donner envie de quitter la salle au bout d’un quart d’heure. Par pure déontologie journalistique, on a choisi de faire le voyage jusqu’au bout. Vous, par chance, vous n'aurez pas cette contrainte !

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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