Festival Que du feu 2024 encart

1 JOURNEE

Un film de Jacob Berger

Une journée inachevée

Très tôt le matin, il pleut averse. Vlad et sa mère Pietra sont profondément endormis. Serge, le père, se prépare pour aller travailler. Il tente tant bien que mal de ne réveiller personne mais sans succès. Avant d'aller au studio de radio annoncer la météo, il va faire un saut chez sa maîtresse à un bloc de là. De retour à sa voiture, il s'aperçoit qu'il est déjà en retard. Démarrant au quart de tour, il heurte violemment quelque chose ou quelqu'un…

Parcourant les festivals depuis déjà deux ans, le dernier film de Jacob Berger débarque enfin sur grand écran. "1 Jounée", contrairement à ce à quoi on pourrait s'attendre en assistant aux premières minutes du film, s'attache à suivre successivement les errances des trois membres d'une famille.

Grâce à une intéressante mise en scène, Berger nous transporte avec ses personnages, martelés par leurs doutes. Avec comme point de départ un adultère, on les suivra successivement et on remarquera l'endroit où ils se sont croisés, sans forcément s'en rendre compte. Entre le mari infidèle complètement désorienté après son accident, sa femme dans son petit monde et leur enfant grand sentimental en quête d'amour, "1 journée" captive notre attention grâce à une interprétation de belle facture et une manière de filmer carrément envoûtante qui s'adapte à l'état d'esprit de chaque personnage. Entre ses plans en suspension et sa musique étourdissante, la caméra paraît flotter (la séquence du bus est fabuleuse), et quelques plans sont lourds de sens et débordent de poésie (l'hippocampe et le plan final).

Malgré toutes ces qualités de mise en scène, il manque un réel propos. Le montage a beau être intéressant, on ne voit pas son intérêt dans la narration. Ca captive 20 minutes mais lorsque l'on cherche le sens de ce choix, c'est l'interrogation. Au final, Berger laisse son histoire en suspend, sans réel point de vue. Juste un constat, ou tout au plus, une tranche de vie qui nous laisse sur notre faim.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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