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D'ACIER

Un film de Stefano Mordini

Une approche peu convaincante d’un contexte difficile

Italie. Anna et Francesca ont bientôt quatorze ans. L'une ne peut pas sortir sans son frère. L'autre est battue par son père. C'est l'été, et elles sont amies...

Découvert aux Journées des auteurs (Venice days) du Festival de Venise en 2012, « D'acier » est l'adaptation du roman éponyme de Silvia Avallone, récompensé par le Prix des lecteurs de L'Express en 2011 et le Grand Prix des lectrices de Elle en 2012. Relatant l'histoire de deux adolescentes, face au rude monde qui les entoure et à l'absence de perspective pour toute une région, le scénario se concentre sur leurs premiers émois et la complicité qui s'installe entre elles et les quelques garçons qui gravitent autour. Plus que les histoires d'amours déçus de ces deux jeunes femmes qui pourraient mal tourner, c'est le contexte social qui promettait un film passionnant.

Le début du film montre d'ailleurs l'importance de la débrouille, le frère d'une des filles ne se contentant pas seulement de travailler, dans de dures conditions, à la fonderie, mais vole aussi des câbles électrique la nuit. Quant au générique de fin, il aligne les images d'archives d’aciéries, symbole du passé glorieux d'une région où sévit aujourd'hui le chômage. Mais entre les deux, on suit sans passion les parcours divergents des deux filles, comme déjà tous tracés vers les pires solutions. Absence trop facile des figures parentales, quasiment toujours évitées, combativité réduite, solutions de vie stéréotypées, le film apparaît comme décousu et trop de malheur finit par tuer la crédibilité et les bonnes intentions. Dommage, la jeunesse du secteur méritait certainement une pointe d'espoir.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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